Liban
Une domestique kényane au Liban a été la cible d’attaques d’un groupe de personnes. Après sa mésaventure, la jeune femme risque d‘être chassée du Liban.
Le sort des domestiques exerçant au Liban est de nouveau au cœur des inquiétudes après la diffusion d’une vidéo qui crée la consternation sur les réseaux sociaux. Dans la scène qui se déroule à Bourj Hammoud, dans la banlieue de Beyrouth , on voit, en effet, deux jeunes filles tenues fermement par un homme. Ce dernier les assène de coups avant de se faire rejoindre par d’autres personnes qui l’imitent.
À en croire The Guardian qui a pu parler à l’avocate des jeunes filles qui se prénomment Rosa et Shamila, elles ont été arrêtées après l’incident le 17 juin et ont comparu devant un tribunal ce mercredi. Cette semaine, la direction générale de la sécurité du Liban a par ailleurs émis une ordonnance d’expulsion contre Shamila, l’une des victimes d’origine kényane.
Une décision contre laquelle s’insurge son avocate qui dénonce une « violation des droits fondamentaux » de sa cliente. Elle soutient en outre avoir été interdite de rencontrer sa cliente durant la procédure. Quant au sort de l’autre jeune fille agressée, il reste un mystère, tout comme les accusations portées contre les jeunes filles.
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Reformer le système
Informé, le gouvernement kényan a exigé des excuses et appelé les autorités libanaises à faire appliquer la justice. De son côté, Salim Jreissati, le ministre libanais de la Justice, a qualifié l’attaque de “choquante” et d’“odieusement raciste et différente des mœurs du peuple libanais”.
Toujours est-il que cette nouvelle affaire vient remettre au goût du jour les traitements auxquels sont soumis les employés domestiques au Liban, mais aussi dans les pays du Golfe où leur travail est souvent assimilé à de l’esclavage moderne.
Au Liban, il y a environ 200 000 travailleurs domestiques dont la plupart viennent d‘Éthiopie, du Bangladesh, du Sri Lanka, des Philippines et du Kenya. Selon les chiffres communiqués par l’agence de sécurité générale, entre janvier 2016 et avril 2017, chaque semaine, en moyenne deux corps de travailleurs migrants ont été rapatriés dans leur pays d’origine.
Pour les groupes de défense des droits de l’homme, il faut une réforme profonde des lois sur l’emploi, notamment le système de la kafala (parrainage) par lequel les travailleurs migrants sont employés. Ce système, également appliqué dans des pays arabes, lie le statut juridique de l’employé à son employeur.
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